Digue du Boutillon, entre deux tronçons

Ce chantier de la reconstruction de la digue du Boutillon continue à m’impressionner. Comme beaucoup de gens semble-t-il, à voir le nombre de promeneurs suivre son évolution depuis le haut du pas de la vieille digue et sur la plage. A chaque fois que je prends des photos, j’entends les interrogations, les discussions, les commentaires… Il est vrai que ce chantier est un des plus importants réalisés en France, en matière de protection du littoral, et ce, depuis bien longtemps.

En un mois, le site a encore bien évolué. Le deuxième tronçon est terminé, et l’installation des batardeaux pour protéger les travaux du troisième tronçon est sur le point d’être achevé. 

Digue du Boutillon - 2 avril 2015
Jeudi 2 avril 2015. 

Je vous propose de vous emmener sur les lieux afin de découvrir et de constater ce qui se passe derrière les gigantesques palplanches de métal.

Ce lieu est étonnant. Lorsque vous vous situez à la droite de la digue, au Martray, la mer est plutôt calme, alors qu’au Boutillon elle est toujours bien plus agitée. Est-ce l’effet des courants à cet endroit ?

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6 mars. Le ciel est magnifique, la mer est basse, j’en profite pour m’approcher du batardeau de protection du chantier. Je marche sur un sable tout neuf, lissé par la mer. Il s’est énormément accumulé au pied des palplanches du deuxième tronçon. Pour les déplacer, cela va être un sacré travail que de dégager tout ce sable !

Je pousse ma balade jusqu’à l’épi. Surprise ! Autour de l’épi un petit batardeau est en édification. Les vieilles pierres apparentes sont belles. Je pense à ceux qui à l’époque ont construit cet épi, à la main, avec les moyens dont ils pouvaient alors disposer. On voit les traces des multiples interventions de retapages au fil des années.

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10 mars. Au loin les pelleteuses s’activent pour retirer le sable des palplanches avant de les déplacer pour protéger le futur 3ème tronçon. Il yen  a une sacrée épaisseur…

17 mars. Plus que trois jours avant la marée du siècle. Depuis la route départementale on voit les engins creuser des trous dans la vieille digue. La crainte est présente dans les esprits, même si la météo n’annonce pas de coup de tabac majeur. On se rassure, les ouvriers du chantier continuent le travail de préparation : ils sont en train de tracer un pas d’accès pour le 3ème tronçon. Le trou béant sera comblé d’énormes pierres avant la grande marée afin d’assurer la protection.

Les palplanches commencent à être déplacées. Un moment délicat… J’apprends qu’elles sont transplantées par groupes, et que chaque groupe pèse 6 tonnes.

Le ballet de camions poursuit son travail afin de libérer la place pour la troisième tranche. Depuis plus d’une semaine, les équipes se sont relayées jour et nuit. Lors des manoeuvres de déplacement du grand batardeau, elles ne peuvent opérer que dans un laps de temps compris entre 2 heures et 2 heures après la marée. Une gageure !

Au coeur du chantier, il faut faire se rejoindre les pavages du 1er et du 2ème tronçons. Avant même de coller les pavés, le revêtement en béton lavé est repris.

On voit bien également, côté route et côté mer, comment la nouvelle digue est enserrée dans des parafouilles enfouies à 3,50 m dans le sol.

Avec la marée montante, un joli bleu lac bleu transparent s’est formé au pied du 2ème tronçon.

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Du 18 au 20 mars. Même si nous savons bien que les ingénieurs savent bien ce qu’ils font, le trou dans la vieille digue inquiète toujours. Pourvu que la grande marée soit paisible, et vivement qu’ils rebouchent le pas d’accès.

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24 mars. Ouf, la grande marée est derrière nous. L’installation du rideau de palplanches est déjà bien avancé. Ce jour-là, un horrible crachin mouille hommes et chantier. L’étayage autour de l’épi est en cours. Sur la plage le sable a été pelleté et rassemblé pour que soient pris des points de mesure au pied du premier tronçon de digue Je ne m’attarde guère longtemps sur le chantier, cette fine pluie est vraiment glacée ! Brrrr…..

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30 mars, 20h40. En passant sur la route, je constate que le chantier est éclairé. La mer est basse, elle est sur le point de remonter. Vite une photo… Le lendemain, à marée haute, vite une autre photo. 2 avril, la pose des palplanches est en phase de finition.

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Au lendemain de la deuxième grande marée de l’année, celle du 21 février, j’étais allée prendre des photos souvenirs, avant que le troisième tronçon ne soit reconstruit. Elle était dans un triste état cette vieille digue !

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Caroline Poulain - Responsable de la gestion des digues

Début mars, la Communauté de Communes a recruté une jeune femme pour, entre autres, suivre les chantiers de digues de l’île de Ré. Caroline Poulain est désormais responsable de la gestion des digues, elle fait partie du l’équipe de Francis Gousseau, directeur des Services techniques.

Qui a pu penser que les digues étaient une affaire d’hommes ?

 

Le mois prochain, je vous raconterai la suite du chantier.  D’ici là, voici quelques vidéos tournées au fil de ce mois de mars 2015.

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