Les professionnels rétais, inquiets et mobilisés

Depuis la sortie des cartes de niveau d’eau, le 11 juin, en prévision du futur Plan de Prévention des Risques Littoraux (PPRL), pas un seul dîner, pas une seule rencontre avec les acteurs économiques de l’île de Ré ou avec des propriétaires de maisons, sans que le sujet ne revienne sur le tapis. Le PPRL mobilise les esprits et les conversations, même en cette période estivale où tout pourrait laisser croire à une certaine trêve en raison de la chaleur ambiante.

La liste de signatures s’allonge sur les registres ouverts dans les mairies de l’île et chez les commerçants. Depuis le 5 juillet, le nombre de signatures avoisinerait  les  5000.  C’est le signe de l’intérêt porté tant par les Rétais qui habitent à l’année que par les résidents secondaires, et même les touristes de passage, attachés aux lieux. 

Après les élus, les professionnels rétais montent au créneau.AVENIR - Affichette

AVENIR - Prise d'adhésionsUne association s’est rapidement créée, le 10 juillet très exactement. Son nom : AVENIR, pour Association pour une  Vie  Economique  Novatrice sur l’Ile de Ré. Des affichettes ont fleuri un peu partout sur les vitrines pour inciter à la mobilisation, les réseaux sociaux ont joué à plein. A sa tête, un agent immobilier, Emmanuel Vignaud. Un conseil d’administration  s’est mis en place, intégrant des professionnels de tous horizons, artisans, commerçants  et professions libérales. AVENIR compte déjà 300 adhérents.

En mai 2012, une première association avait déjà vu le jour, autour de Aurélien Ravet, directeur de camping. Son nom : RéAgir. Le SCOT (Schéma de Cohérence Terrritorial) était en cours d’élaboration. L’association avait milité pour ne pas geler le résiduel urbanisable de l’île, sans toutefois l’ouverture de nouvelles zones, et pour les communes de tenir des préconisations et non pas des  prescriptions. Avec  sous-jacente la vie permanente et donc le maintien de la vie économique. L’idée était de faire entendre la voix des professionnels rétais auprès des élus et de l’Etat. Une réunion aux Grenettes avait mobilisé un grand nombre de professionnels déjà inquiets pour l’avenir. Aujourd’hui Ré-Agir compte 245 adhérents.

Le 1er juillet 2013, une troisième association est née, Ré-veille. Son objectif : « Défendre par tous moyens les propriétaires de biens immobiliers situés sur l’ile de Ré  contre des décisions d’inconstructibilité dans des zones considérées comme inondables par le PPRL ». Le président est Francis Pélissier et le vice-président Gérard Regreny. 60 adhérents, mais l’association grossit jour après jour.

AVENIR - Réunion 24 juillet 2013AVENIR - Réunion 24 juillet 2013A l’initiative d’AVENIR, la semaine dernière, environ 200 professionnels  se sont rassemblés dans la salle de la Communauté de Communes à Saint-Martin de Ré pour une réunion d’information. Ce n’est pas souvent que l’on voit autant  d’actifs réunis. Une grande majorité étaient venus du canton sud de l’île, montrant bien l’interaction étroite des entreprises entre les deux cantons et la nécessaire solidarité. 

Les représentants des 3 associations, Avenir, Ré-Agir et Ré-veille
Les représentants des 3 associations, Avenir, Ré-Agir et Ré-veille.

Conseil administration AVENIREn préambule, Emmanuel Vignaud a tenu à préciser que « l’association Avenir n’est pas une association d’agences immobilières, mais elle a un intérêt en matière d’habitat », en présentant les membres commerçants et artisans qui font déjà partie du conseil d’administration, issus de toutes les communes de l’île.

Une volonté affirmée pour ne pas accepter les directives du PPRL.

Les conséquences.

PPRL - Entreprises impactées

  

Des questionnements et des demandes.

La prise de conscience de tous ces problèmes a été tardive pour certains acteurs économiques. Un mea culpa, a été adressé en réponse aux questions de l’assemblée. Il faut maintenant bouger, agir concrètement, faire remonter les infos afin de constituer un dossier étayé des conséquences immédiates et à moyen terme, en terme de business.

En tout cas, la volonté est manifeste d’unir les forces.

Ces associations sont encore jeunes, elles se structurent, cependant l’heure est à la mobilisation. Des actions sont en préparation, les conseils d’administration se rencontrent, se concertent.

Elles ont par ailleurs reçu le soutien de la CAPEB 17 (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment), dont le président, Jean-Claude Pochon, était présent dans la salle. 

Contacts : AVENIR  : Tel 06 62 82 62 26 – Ré-veille, site internet : Ré-veille.com

Une question ? Avez-vous lu la circulaire du 27 juillet 2011 « relative à la prise en compte du risque de submersion marine dans les plans de de prévention des risques littoraux « . Elle est parue au bulletin officiel le 25 août 2011. 17 pages fortes intéressantes à lire… La circulaire est nationale, elle a servi de base à l’élaboration des cartes de niveaux d’eau.  http://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/fiches/BO201115/met_20110015_0100_0021.pdf.

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