En juin, j’avais écrit un post sur le début de la rénovation de la toiture de la Coopérative des Producteurs de sel de l’île de Ré. Après un arrêt pendant les vacances d’été, les travaux ont repris en septembre. Le toit est terminé depuis la semaine dernière, la façade sud est maintenant entièrement recouverte de panneaux photovoltaïques.
L’oeil va devoir s’habituer, auparavant le toit était recouvert de plaques d’amiante. A sa construction en 1967, la forme arrondie du bâtiment avait créé la surprise. Dans le livre « Ars, notre beau village », publié en 1994, René Brunet a écrit : « Adapté aux formes des « vaches » de sel qui avaient séjourné si longtemps sur le tasselier, son architecture souleva (et suscite encore) quelques critiques indignées qui lui reprochent de ne pas s’intégrer dans l’environnement ».
Cinquante ans plus tard, on en sourit. Autre époque, autres moeurs…
Le bureau d’études AER Solar, situé à Sainte-Marie de Ré, a été mandaté pour le projet et la société SolarSit, à La Rochelle, a été chargée de la rénovation du toit. Le président des deux sociétés, Gérard Valladon explique : « Les panneaux d’amiante qui existaient depuis près de cinquante ans ont été démontés. Les capteurs photovoltaïques ont été sélectionnés afin d’assurer l’intégration architecturale et pour une durée de vie supérieure à vingt ans. Sur ce chantier, les conditions sont particulières, compte tenu de l’environnement salin. Les trois composantes de base d’un panneau photovoltaïque sont le silicium, le verre et l’aluminium. Le choix de bacs en aluminium et zinc a aussi pris en compte cet environnement spécifique. Nous avons travaillé avec une technologie de pointe, tout en respectant le cahier des charges financier. Les panneaux sont agrées PV Cycle. Si besoin était, le recyclage de ces modules serait garanti ».
Un tel chantier nécessite du personnel qualifié et formé. « Nous avons été contrôlés par l’inspection du travail qui a validé notre organisation de chantier, et par DEKRA, organisme de contrôle qui a suivi tout au long des travaux ».
La façade sud porte 400 panneaux de 20 kg chacun.
Hier matin, mardi, les panneaux ont été branchés. Ça marche ! et cela fonctionne bien. Malgré le temps détestable que nous avons, grosse pluie et grand vent, la production électrique se fait quand même. Cinq onduleurs de production transforment le courant continu en courant alternatif, pour intégrer le réseau ERDF. Rappelons que ces panneaux photovoltaïques vont pouvoir produire de électricité, équivalent à la consommation électrique hors chauffage de 130 personnes, soit 10 % de la population d’Ars-en-Ré. Et comme les électrons sont un peu fainéants, ils vont au plus près de la source de la demande de consommation, la production sera donc consommée principalement sur la commune.
Sur la façade nord, l’installation de bacs alu et zinc est en cours. Il n’y aura pas de panneaux photovoltaïques, pour des raisons d’orientation. De ce côté là le soleil ne tape pas suffisamment.