Vaccination Covid : patience, patience…

Les Français sont tous logés à la même enseigne, les vaccins sont peu là. A l’île de Ré la demande est forte, comme partout ailleurs.

Depuis le 15 janvier le centre de vaccination de Saint-Martin est fin prêt. Les rendez-vous, pris à partir du standard téléphonique mis en place et du site Docotlib, ont immédiatement été pris d’assaut. En moins de deux jours, 600 personnes de plus de 75 ans se sont inscrites.

 » Le 19 janvier, quatre jours après l’ouverture du centre, l’ARS (Agence Régionale de Santé) a demandé de fermer le standard ainsi que le site Doctolib » a de nouveau relaté Lionel Quillet, président de la Communauté de Communes, lors d’une conférence de presse donnée lundi dernier 8 février. « 600 rendez-vous étaient déjà pris, mais nous n’avions pas 600 vaccins. L’ARS nous a alors informé que nous disposerions entre 100 et 150 vaccins par semaine ».

Depuis donc le 19 janvier, plus aucun rendez-vous ne peut-être pris. Il n’y a pas de liste d’attente, que ce soit sur le numéro du standard, ou sur Doctolib, ou bien même dans les dix mairies de l’île. Pas la peine d’essayer, ce serait en pure énergie perdue. De la même façon, pas la peine non plus de se rendre sur place à Saint-Martin.

Les plus de 75 ans représentent 3 % des habitants de Charente-Maritime. C’est donc dans cette proportion que sont acheminés les vaccins à l’île de Ré, au fur et à mesure de leur disponibilité au niveau départemental.

500 personnes de plus de 75 ans ont reçu la première injection du vaccin Pfizer : 92 dans la semaine du 18 janvier, 149 dans la semaine du 25 janvier, 134 dans la semaine du 1er février et 125 le sont cette semaine. 500 personnes car 500 vaccins reçus, au compte-goutte, à Saint-Martin. Pas un de plus…

La semaine prochaine 210 vaccins arriveront de nouveau. Ils sont destinés aux 500 premiers déjà vaccinés. « Jusqu’à début mars nous devrions donc pouvoir assurer la 2ème injection » informe Lionel Quillet.

Quid des 100 personnes qui étaient inscrites sur la première liste ? « Ils restent en liste d’attente. Dès nous serons sûrs que les vaccins seront disponibles, nous les contacterons. Et en fonction de l’approvisionnement nous pourrons ré-ouvrir le centre de vaccination ».

Pascale Schwartz est la référente ARS à l’île de Ré. Elle dirige par ailleurs les services de la mairie de Saint-Martin.

Elle est en contact permanent avec l’ARS. Chaque semaine le nombre de vaccins à venir lui est communiqué. La logistique se met donc en place, en fonction. En pratique cela ressemble à du cousu main… Dans 90 % des cas, il est possible de tirer six vaccins de chaque flacon reçu. Tous les soirs, elle fait un rapport à l’ARS. « Avec 22 médecins vacataires, dont certains retraites et 15 infirmières, nous avons les moyens humains de vacciner 500 personnes par semaine, mais pas suffisamment de vaccins » constate-t-elle.

Florence Durand dirige les services de la CDC. Des moyens humains et matériels ont été mis à disposition du centre de vaccination de Saint-Martin.

Les deux femmes travaillent de concert sur le sujet. « Nous avons délégué trois de nos agents, secrétaires-assistantes, pour accueillir ceux qui viennent se faire vacciner. Nous avons acheté du matériel informatique : consommables et imprimantes, en plus du matériel médical : pansements masques, gels. Nous avons loué des bonbonnes d’oxygène et du matériel pour évacuer les déchets. L’ARS donne les vaccins, mais la logistique c’est pour nous… » complète t-elle.

On peut espérer qu’à un certain moment les choses vont s’accélérer. Quand ? Fin mars-début avril ?

« Nous n’avons aucune vue à long terme » se désole Lionel Quillet. Nous avons déjà besoin de 2 800 vaccins X 2 injections pour assurer la vaccination des 2 800 Rétais de plus de 75 ans ».

Entre les effets d’annonces des laboratoires de l’arrivée des vaccins en décembre 2020 et la réalité du terrain du premier trimestre 2021 il y a bien un fossé. La présidente de la Commission européenne a ces jours-ci reconnu que l’Europe est partie plus tard que d’autres pays. 

Une seule solution : patience… Il n’y a pas de passe droit. « « Seul un médecin peut demander un vaccin pour un patient s’il présente des signes avérés de comorbidité. Et aucun élu rétais n’a jusqu’à lors été vacciné» ajoute Lionel Quillet.

Par ailleurs 152 résidents de l’EHPAD de Saint-Martin ont reçu le vaccin. Mais ils ne sont pas intégrés dans le chiffre des 500 vaccinés au centre. Ils sont en plus.

Nous ne connaissons pas toutefois le degré de protection du vaccin. Même vacciné, il convient d’observer scrupuleusement les gestes barrières : masque, distanciation physique, lavage de mains. Ils vont faire partie de notre quotidien encore un bon bout de temps.

La pénurie fait sans doute monter quelque peu la pression ces temps-ci : « Je le veux, je le veux ! « … N’oublions pas que des traitements existent fort heureusement. Et que tout le monde ne meurt pas du Covid.

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