Le post de Véro, hardiment locavore

Il y a un petit bout de temps que mon amie Véro n’avait été contributrice du blog. Merci à elle pour ce billet qu’elle m’a fait parvenir, auquel bien évidemment j’adhère à 100 %.

Laurier sauce - Photo Véro
Laurier sauce

« Aujourd’hui, nul ne peut ignorer les problèmes environnementaux de notre planète liés à l’activité humaine, notamment dans le domaine des transports et des rejets de substances chimiques dans le milieu naturel.

L’impact environnemental d’un aliment issu de la chaîne de l’agroalimentaire est vertigineux. Prenons l’exemple d’un ananas d’1 kg, ou de tout autre denrée exotique transportée par avion. A lui seul, ce simple kilo est responsable du rejet de 5 kilos de CO2 dans l’atmosphère.

Pour un produit alimentaire transformé, type plat préparé, l’impact environnemental prend en compte l’addition de plusieurs acheminements successifs que ce soit par camion ou par avion : celui de la denrée elle-même, ceux des additifs et des conservateurs, ceux des éléments qui constituent son emballage + l’acheminement de l’énergie nécessaire à sa transformation, cuisson, irradiation, pulvérisation ou congélation. On peut ainsi calculer ce que l’on appelle le kilomètre alimentaire d’un produit. En 2010, il était évalué entre 2 400 et 4 800 km en moyenne ! L’absurdité la plus ahurissante a été calculée par un industriel allemand pour un yaourt aux fruits, qui devait parcourir 9 115 km avant d’arriver sur notre table !

C’est pourquoi une prise de conscience est urgente. Cet engagement m’est tout à fait personnel :  les instances gouvernementales ne donnent aucune orientation à ce sujet. Mais nous sommes nombreux, très nombreux, et c’est avec près de neuf milliards d’êtres humains qu’il faut désormais compter.

Non, locavore ne signifie pas dévorer tout ce qui se trouve dans son jardin.

Le mot locavore est né à San Francisco, aux Etats-Unis, dans les années 2005. Le concept s’est rapidement étendu aux autres Etats, puis dans le reste du monde. Il s’agit de consommer des produits de notre propre région, issus d’un rayon inférieur à 160 kilomètres. Il en va de notre avenir à tous, nous sommes les garants de sa transmission aux générations futures.

A l’île de Ré le capital naturel est encore exceptionnel et il ne demande qu’à vivre en bonne harmonie avec la société humaine. Pour exemple, lors d’une simple balade à pied, nous avons le plaisir d’observer maintes espèces sauvages comestibles en abondance tels le laurier sauce gouteux en cuisine, l’épinard sauvage, l’ail, le sureau, les jeunes feuilles de moutarde qui font un excellent condiment, le pourpier, le figuier, les asperges, et bien d’autres espèces encore.

Figuier - Photo Véro
Figuier 

Qui de nous n’a jamais fait une cueillette de mûres de ronces en septembre et ne s’en est pas régalé, les doigts maculés ? 

Mais manger local, ce n’est pas uniquement la cueillette ou même la culture directe dans son jardin. Manger local s’inscrit directement au cœur du  développement durable. C’est notre participation personnelle pour transmettre un peu du capital naturel dont nous avons hérité. Rapporté à toute une population, le bénéfice est considérable. D’ailleurs nos Anciens, un peu par obligation étaient locavores, c’est pourquoi ils nous ont laissé un territoire encore intact. 

Moutarde - Photo Véro
Moutarde

En pratique, on doit privilégier les maraîchers, les apiculteurs et les producteurs locaux bien sûr, que ce soit au marché ou au sein d’une AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne), ou bien, comme je le disais plus haut, le ramassage, la cueillette et la culture. C’est avoir la certitude de produits plus frais et plus goûteux qu’un produit importé de loin.

Epinard sauvages - Photo Véro
Epinard sauvages

Mais ce n’est pas si simple lorsqu’arrive l’hiver. Il faut alors ménager la chèvre et le chou, c’est le cas de le dire, pour choisir les produits des différentes régions, de préférence les plus proches. On doit aussi bien lire et comparer les étiquettes des produits afin de choisir un produit régional. Si nous sommes convaincus de notre action, nous ne mangeons plus de cerises du Chili en plein hiver. Mais au juste, quel est l’intérêt de manger des cerises en décembre?

Enfin manger local c’est participer au développement de notre terroir, donner toutes leurs chances aux producteurs locaux, et par là même à l’économie locale. Bon j’arrête cela va finir par du chauvinisme !

Et pour qui souhaite faire encore mieux, rendez-vous sur les lieux de production voisins à vélo ! Mais là je vais passer pour une écolo… »

 

 

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