Lorsque la digue de Saint-Clément sera terminée, la balade sur le chemin sera des plus agréables. Sur une longueur de 1600 mètres, il y aura là de quoi se régaler à observer la mer et les oiseaux, et à se dégourdir les jambes.
En dehors, bien sûr, d’assurer prioritairement une protection efficace pour le village.
Tout au long du chemin réservé aux engins de maintenance et aux piétons, un “ cordon végétalisé ” c’est le mot en langage chantier, a été prévu.
Les tempêtes successives avaient considérablement endommagé les arbres et les plantes en arrière de digue. L’existant a été majoritairement conservé, pour se fondre dans une restauration complète de la végétalisation.
Entre le Pas de la Salle (derrière les Doraux) et la Mardelle, le terrain a déjà été reprofilé. Des couches de terre de terre et de sable ont été apportées. Et des ganivelles ont été mises en place pour faire obstacle aux vents, et empêcher les piétinements des promeneurs.
Selon les endroits de la digue, les espèces plantées sont différentes, en fonction du substrat et de la végétation existante alentour. Le dossier complet est consultable à la mairie de Saint-Clément. Ce document a été présenté en Commission des Sites en avril 2015, pour approbation.
Au pas de la Salle, voici ce qui a été prévu :
En décembre, séquence pose de ganivelles.
A l’Anguillette, d’autres espèces :
Oh, sous le soleil, ces ganivelles sont d’un bel effet !
A la Mardelle les plantes sont encore différentes :En janvier, l’entreprise ID-Verde en charge de la végétalisation, a placé des godets de jeunes plants, de façon aléatoire. L’accotement sableux ressemble à une petite dune, où ces plantes, résistantes au vent et aux embruns, devraient s’enraciner.
Et en contre-bas, côté terre, des arbustes : troènes, atriplex et tamaris. La terre est quelque peu marécageuse et lourde. Ils sont soigneusement emmaillotés, un à un, dans des filets anti-rongeurs. Eh oui, lapins et lapines vous ne les dévorerez pas tout de suite !
Et sur le bord du chemin sableux, encore d’autres variétés de plantes. Elles nous sont familières à l’île de Ré : oyats, liserons, panicauts, euphorbes, orpins…
Pour le moment elles sont toutes petites, mais elles ne demandent qu’à grandir.
Ces deux derniers mois la mer n’est pas toujours complaisante. En particulier, mi-décembre, elle tape sur la digue. Histoire de vérifier que le mur est solide !
Le 13 décembre, jour de vent fort, preuve est apportée en direct de la résistance de l’ouvrage… La mer se casse sur la risberme, elle cogne le pied du mur, et repart vers le large.
Début décembre, du côté du lieu-dit Le Pas de la Digue, le mur prend forme, dès lors que la structure du double pas d’accès à l’estran est terminée. Le 13 décembre, couler du béton est presque une gageure, tant les vagues tapent sur les ferrailles. Les algues s’infiltrent partout, poussées par le vent et la houle. Juchés en haut des coffrages, les ouvriers de la digue restent stoïques !
Et dès qu’une partie de mur est construite, les pelleteurs sont à pied d’oeuvre pour positionner les pierres de la risberme en bas du mur. Ils ne peuvent travailler qu’à marée basse, parfois tôt le matin, même quand le jour n’est pas encore levé. Un métier difficile…
En janvier la risberme du Pas de la Digue se profile.
Avec toujours ces algues, omniprésentes. Le travail en milieu maritime n’est pas un long fleuve tranquille…
A cette saison, la mer de Saint-Clément est vraiment un spot à goémon ! L’épaisseur est incroyable, les oiseaux s’en délectent. Quand la mer traverse les ferrailles, la scène est forcément impressionnante.
Ces deux derniers mois, c’est au Nouleau que le chantier de construction du mur est le plus intéressant à suivre. Une jonction entre deux murs est à opérer. En outre, la base de l’ancienne digue a été conservée sur une centaine de mètres, elle servira de soubassement au futur chemin piétons.
A chacun de mes reportages, je m’interroge comment tout cela va s’agencer. Et à chaque fois, je suis admirative devant la précision, la régularité, l’opiniâtreté, et la méthode. Tout se passe bien, même si j’imagine que les ingénieurs doivent parfois se gratter la tête pour contourner les aléas de chantier rencontrés.
Pour construire le mur, le rythme est soutenu : 50 m2 de béton sont coulés chaque jour.
Au Nouleau, mardi 17 janvier, il reste encore 90 mètres de mur à édifier. Le jeudi précédent, il a fallu cesser le béton en raison des intempéries car il ne prenait pas. Malgré cela, le 24 janvier, il ne reste plus que 51 mètres à construire.
Le concassage des vieilles pierres de la digue se poursuit sur le site arrière du Nouleau. Au fil des jours, le tas de pierres diminue, les matériaux étant réutilisés sur place, au fur et à mesure des besoins du chantier.
Et les gravats des blockhaus de la Conche qui ont été acheminés là par camions, ne seront bientôt plus que de lointains souvenirs.
Contempler le ballet des oiseaux du haut de la digue est un vrai bonheur. Les espèces cohabitent, et piaillent à qui mieux mieux dès qu’un morceau de pitance est repéré.
A la Mardelle, le mur est édifié déjà depuis un bon bout de temps. Sur l’estran, la mer s’est ré-approprié l’endroit. La risberme a visuellement disparu, on dirait qu’elle fait office de piège au sable et aux galets. On ne voit quasi plus les roches mises en place. Pourtant il y en a cinq mètres en dessous. Et l’effet d’optique est tel, que j’ai l’impression que la digue est plus basse à cet endroit ! Ce n’est pourtant pas le cas… Toutefois,une sensation de sécurité se dégage.
Les couronnements sur le haut du mur seront bientôt posés. A partir de la Mardelle le muret du cheminement piéton reste à construire jusqu’au Nouleau. Et dans quelques mois, la végétalisation de l’arrière digue pourra commencer.
Du côté du Canot de Sauvetage, ça bouge aussi. L’empierrement est réalisé depuis le Pas de la Salle.
Voici, en vidéo, de quoi visionner un résumé des travaux de début décembre 2016 à fin janvier 2017.
Je ne me lasse pas de découvrir ces travaux qui avancent à grands pas.
Je ne sais pas qui est l’imbécile qui est allé bêtement taguer un des murets. Je trouve cette inscription parfaitement idiote, injustifiée et irrespectueuse. Elle ne mérite qu’un haussement d’épaules… Il me semble que dire merci de nous construire des digues serait plus approprié, et tellement plus positif !
A bientôt pour la suite du reportage !
Bravo pour la digue!!!! pourquoi interdire la circulation aux vélos, alors que jusqu’à récemment c’était un plaisir que de partager cet espace avec les piétons d’autant plus qu’il n’y a pas de véritable piste entre le Grivaux et Le Gillieux et que les piétons sont admis sur les pistes cyclables….
Bonjour, si j’ai bien compris les cheminements en haut des digues, qu’elles se situent à l’île de Ré où ailleurs, sont réservés au passage des engins d’entretien. La loi, ou la règle ?, est ainsi faite : les cheminements de digues ne sont pas des pistes cyclables. Les piétons y sont admis, mais pas les vélos. Mais il ne faut pas s’inquiéter, il y a une tolérance évidente à laisser les vélos circuler sur le haut des digues. Cela a toujours été le cas. Cependant je suis comme vous, j’ai récemment découvert cette législation. Lorsque j’ai appris cette règle, j’ai ouvert grand mes oreilles ! En revanche, je pense que les vélomoteurs et les engins de particuliers, type quads, sont totalement prohibés. Remarquez, il y a quelques jours, j’ai vu une voiture qui était garée sur le haut de la digue du Boutillon, via l’accès depuis le parking ! Il y en a pour qui faire 10 mètres à pied est sans doute trop ! Amitiés maryline