Alerte orange, vent très fort et risque de submersion, ont été le lot de l’île de Ré lundi 8 et mardi 9 février. Un homme averti en vaut deux, dit le proverbe…
Depuis la tempête Xynthia, il y a six ans, tout le monde est plus sur le qui-vive dès qu’une alerte orange est lancée. Des conseils réguliers de prudence sont délivrés par la Préfecture et par les mairies.
Des sacs de sable ont été posés devant les pas d’accès à la mer. A La Couarde, un batardeau a été installé au Peu Ragot, il est amovible, comme celui placé devant le port du Goisil. Au Boutillon, des gabions condamnent le passage à la mer, sur la gauche des palplanches du chantier. Pour ne citer que ces exemples.
LUNDI 8 FEVRIER. Les conditions sont réunies pour un scénario identique à celui du mois dernier. Lune noire. Avis de coup de vent. Le coefficient de marée est de 96 à la pleine mer de 16h48. Toutefois plus important que celui du 11 janvier.
La mer est forte, agitée, un peu (trop) gentille par rapport à ce qui a été annoncé.
Il ne fait pas froid du tout. Le vent souffle en très grosses rafales : 107 km/ à 16 heures. Les images de la mer sont habituelles lorsque du vent se déchaîne. Les vagues viennent se casser sur les palplanches du chantier de la digue du Boutillon, les orgues d’eau sont superbes.
Au bord de la plage, en prenant des photos, même d’un peu loin, il faut prendre garde aux projections de galets et de pierres.
Les blockhaus à la Solitude, à Saint-Clément des Baleines, portent la trace humide de la hauteur des vagues.
MARDI 9 FEVRIER. La pleine mer est à 5h05, avec un coefficient de 100. Le vent est vraiment très très fort. Je ne suis pas sûre que tout le monde ait bien dormi, même si l’on sait que les équipes d’astreinte sont sur le terrain pour surveiller les côtes rétaises.
Au petit matin, le vent ne faiblit toujours pas. Il est très difficile, voire impossible, de tenir debout au bord de la mer. Le chantier du Boutillon est transformé en lac ! Les vagues sont passées par dessus les palplanches, c’est très impressionnant. En raison des intempéries, et pour des raisons de sécurité, le chantier est suspendu.
Sortez les serpillères, il va falloir éponger !
Idem pour les deux autres chantiers de digues de l’île de Ré, aux Doreaux à Saint-Clément des Baleines et dans le port de la Flotte où la grue ne peut fonctionner avec un tel vent. Ils sont momentanément arrêtés.
A Loix, la route du Grouin porte les traces de pierres de la vieille digue, qui va être prochainement reconstruite. En dépit de ce temps pourri, les ostréiculteurs travaillent…
A Ars, l’accès au bar-restaurant les Frères de La Côte est transformé en piste de sable.
TF1 est là ! C’est pour le journal de 13 heures. Non, ne vous inquiétez pas, les Rétais ne sont pas encore sous les eaux…
Une éclaircie pointe son nez en fin de matinée mardi. Mais le vent de nord-ouest ne faiblit toujours pas. Il a même tendance à s’amplifier. 117 km/h à midi ! Il parait que des rafales à 130 km/h ont été observées à la Pointe des Baleines.
Les dunes vont sans doute souffrir. La mer est houleuse. Le coefficient de marée est de 104 à 17h30.
Finalement, et heureusement, la submersion annoncée ne se produit pas. Et même si le vent continue à bien souffler, entre 100 et 117 km/h, l’alerte est passée.
A Trousse-Chemise, à l’heure de la marée haute, la mer n’est pas déchaînée. Elle a laissé sur le sable quelques stigmates. La plage est envahie de troncs d’arbres. Par contre, bonne nouvelle : le filet TriX a fait son effet. Les grains de sable s’y sont largement accumulés.
Comme d’habitude, après ce genre d’intempéries, la mer charrie des déchets de toutes sortes. Il y en a un peu partout sur les plages.
Bien évidemment le sable s’est déplacé. A Ars, au Pas de Radia, derrière le camping de la Combe à l’Eau, les anciens fours à chaux qui étaient déjà bien décapés le sont encore plus… Bien triste…
Voici quelques images tournées ces deux jours.
SAMEDI 14 FEVRIER. Re-avis de vent très fort, et re-alerte orange. A 11 heures, le pic du vent indique 121 km/h, la mer est en train de descendre. Ouf !
Résultat : les fossés débordent d’eau et les vignes rétaises sont très humides.