Je viens de me rendre compte que je n’ai pas écrit de post à propos de la digue de Loix depuis cinq mois ! Le 27 février lorsque le préfet, Eric Jalon, est venu sur le terrain, les travaux venaient de débuter.
La première phase de ce chantier consiste en des enrochements tout au long de la digue existante. La protection démarre derrière le port de Loix, elle passe par la Petite Tonille, en face de la ferme aquacole, se poursuit à la Grande Tonille, pour arriver à l’anse du Grouin.
Elle est appelée Digue de 1er rang.

Retour en arrière, au printemps… Les photos de mars nous rappellent que la météo a été fluctuante.

2 MARS. La pluie a transformé en boue l’accès du chantier pour les camions. Un panneau indique que le sol est meuble. Oh que oui !
La nouvelle protection, en enrochements, nécessite des tonnes et des tonnes de cailloux. Les pierres de granit sont stockées à l’entrée du chantier non loin de la route départementale, près de la déchèterie, et celles en diorite sur l’estran, au Grouin. Les camions font des allers-et-retours non stop, afin d’approvisionner les pelleteuses en action.
Avant de positionner les pierres une bêche est creusée au pied de la digue. Une bêche, en langage travaux, c’est une sorte de large fossé, une tranchée. Encore un nouveau mot que j’apprends ! Le trou est profond, il prépare les fondations pour les énormes cailloux. Ensuite du géotextile est positionné au fond de la bêche. Puis c’est le tour des pierres. Un long chantier, répétitif.
Les travaux ont débuté à chaque extrémité de la petite Tonille, sur une longueur de 500 mètres environ. Au tout début du chantier, en dépit des relevés effectués au préalable, le sol meuble de l’estran a présenté de bien mauvaises surprises. Des tests sur l’estran ont été réalisés au moyen de petites pelles. Ouh… ça s’enfonce bien… Finalement il a fallu faire appel à une énorme pelle. Munie d’un très long bras, elle intervient depuis le chemin, là où c’est dur et solide.
Les croquis du Conseil départemental, maître d’ouvrage, montrent comment cette première partie du chantier s’articule. La digue de 1er rang mesure au total 3,2 km. Elle est dimensionnée pour un événement Xynthia + 20, selon les préconisations de l’Etat.

17 MARS. La météo s’est améliorée. Le chantier est un peu moins boueux, mais ça reste meuble quand même. Pas facile de travailler en territoire humide… C’est presque de l’art.
Bêche, géotextile, cailloux… Bèche, géotextile cailloux…

23 MARS. Enfin un beau ciel bleu ! Le chantier a pris son rythme et avance normalement.
Les marais et l’estran sont le royaume des oiseaux. Début avril, les travaux doivent stopper, conformément à la législation en site Natura 2000. C’est le début de la nidification. Pendant quatre mois, il n’y aura plus d’engins sur la digue.
Les enrochements reprennent le 18 juillet. Les travaux vont se poursuivre ainsi jusqu’en mars 2017. Tout le monde espère que cette première phase de défense sera terminée. Quel avenir la météo nous réserve ? Nul le sait, des impondérables peuvent survenir. Car si ce n’est pas fini au 1er avril 2017, il faudra de nouveau s’arrêter pour préserver les oiseaux.

28 JUILLET. Les camions remplis de grosses roches ont repris leur ballet pour approvisionner le chantier.
2/3 sont déjà stockées près du site. Au total, ce sont 93 500 tonnes prévues : 68 000 tonnes de granit et 25 000 tonnes de diorite.

29 AOUT. Au bout de la digue de la Petite Tonille, depuis la partie dite du Cul d’Ane, le long bras de la pelle se voit de loin.
Là l’estran est particulièrement argileux. L’épaisseur de bri est impressionnante. Gare à celui ou celle qui tente de s’aventurer dans ce coin à pied, il y a gros danger !
Sur les vidéos de ces derniers cinq mois, les pelles creusent en profondeur :
En parallèle, des réunions sont menées pour la suite du projet. La protection du port fait bien sûr partie du projet. La semaine dernière, un expert a été mandaté par le Conseil départemental, afin de mener un référé préventif. Les maisons autour du port vont être expertisées. Un constat et des préconisations de méthodes seront mises au point, afin de mener à bien cette autre phase de travaux. La défense de Loix se situe incontestablement en territoire ultra humide.
Après le rush de l’été, ce très joli petit port a retrouvé sa physionomie bien paisible. Quelle quiétude…
A bientôt pour d’autres nouvelles de la digue de Loix.