La reconstruction de la digue du Boutillon, est entrée dans sa dernière phase, celle du quatrième quart. Le grand batardeau de protection a été déplacé. Ce dernier tronçon va être différent des précédents, il intégrera un pas d’accès.
Entre la Couarde et Ars, il ne reste plus que quelques mois pour voir ce chantier aboutir.
27 octobre. L’édification de la protection se met en place pour la dernière fois. Les grosses pierres blanches qui soutiennent la base des palplanches commencent à être transportées. Il en reste encore beaucoup à bouger.
En plus, ce jour-là, le crachin est au rendez-vous… Oh ! comme la mer est verte à l’endroit du troisième tronçon. On dirait une immense piscine, mais l’eau ne semble pas être bien chaude, pas envie d’y piquer une tête …
Les hautes murailles de palplanches sont démontées, déposées sur le terre-plein qui est actuellement fermé au public. Lorsqu’elles sont ré-installées plus loin, au moyen de la grande grue, le bruit est terrible. Attention les oreilles !
Ce travail de préparation en amont est toujours long. Au moins trois semaines, voire un mois. Les équipes ne peuvent travailler qu’à marée basse. Donc, de jour comme de nuit. Sur le chantier, la coordination s’impose : entre ceux qui apportent les palplanches sur la plage, ceux qui préparent leur montée, ceux qui les installent, ceux qui dirigent les opérations d’en haut sur la passerelle du grand guide… Quel boulot ! Cela pèse des tonnes et elles sont longues.
Devant les palplanches, l’homme paraît tout petit…
Au loin, les ostréiculteurs s’activent. Dans deux mois c’est Noël, la demande en huîtres va aller crescendo. Pendant ce temps, les kite-surfeurs s’éclatent dans le vent.
3 novembre. La ligne de palplanches a bien avancé. Ce matin, la marée est haute. Il faut attendre que la mer redescende pour continuer l’installation du batardeau de mise en sécurité du chantier. Lorsque les palplanches ont été enfoncées, elles ont rencontré la banche, le sol dur. Il paraît que l’opération n’a pas été aisée, ni de tout repos. Et quand le vent s’en mêle, comme cela a été le cas, il faut s’arrêter pour des raisons de sécurité.
17 novembre. Le virage des palplanches est amorcé. Tiens ! pourquoi reste t-il un espace ? Pour laisser le passage pour le transport des pierres de soutien, lorsque la mer sera basse. Les équipes ont travaillé de nuit, les projecteurs sont encore en place.
Et toujours ce fichu crachin qui pénètre partout et le vent qui souffle très fort. La mer n’est pas tranquille, heureusement le coefficient de marée n’est que de 64. La « piscine » est un peu marron. Entre le deuxième et le troisième tronçon, maintenant libéré, des pavés d’habillage de la digue sont posés, côté mer. Là où il y avait les palplanches le sable s’est incroyablement accumulé, il a monté une vraie dune.
Les gabions, les cages remplies de gros cailloux, qui avaient été installés provisoirement, pour remplacer le vieux parapet éclaté par la tempête Xynthia, sont désarrimés.
24 novembre. L’installation du périmètre de sécurité et de protection touche à sa fin, l’encerclement s’achève. Les gabions ont été mis de côté. La digue est rase et à nu. Sa petite hauteur, qu’elle avait jadis, donne un sentiment de fragilité.
1er décembre. L’opération cailloux a démarré. La vieille digue est détruite, les machines sont en action pour concasser les vestiges. Ils seront utilisés pour la suite de la construction. Camions, pelles = grosse activité, et maintenant à marée haute, puisque le chantier est de nouveau bien protégé.
En février et en octobre 2015, j’étais allée faire des photos. Histoire d’avoir des témoignages visuels, de comment c’était avant. Les stigmates de la mer sont bien visibles, des morceaux de vieille digue sont éparpillés partout. Les couches des réparations successives sont aussi bien apparentes. Et en six mois, cela ne s’est pas arrangé. La digue était à bout de souffle…
En vidéo, voici un résumé de ces dernières semaines.
Rendez-vous dans quelque temps pour la suite.