La première fois que j’ai entendu le mot Tippy Tap, c’était au Burkina Faso en janvier 2018. Plus précisément à l’école primaire du centre du village, où j’effectuais un reportage.
Au Burkina Faso on se lave les mains. Souvent. Pour ôter la poussière rouge ambiante, avant et pendant la préparation des repas, avant de prendre un repas, après le repas, en sortant des latrines.
Ce geste est familier, et pourtant, à Arbollé l’eau ne coule pas du robinet, il faut aller la chercher au puits et remplir les bidons manuellement. Dans les familles on utilise un lave-mains avec une théière en plastique. A l’école c’est plutôt le Tippy Tap qui est employé.
J’ai été bluffée par l’ingéniosité du système. Il suffit d’un bidon percé de deux trous, un pour la sortie d’eau et un pour faire appel d’air, d’une corde, d’un bout de bois pour servir de pédale, d’un savon accroché à une corde, et deux branches en forme de V sur lesquelles s’accroche le Tippy Tap.
Il est vivement recommandé par les ONG, qui expliquent son intérêt évident et comment en fabriquer un.
En pleine pandémie du virus des gestes nous ont été recommandés par les autorités sanitaires, en particulier le lavage de mains systématique. Bonne occasion pour que ce Tippy Tap fasse désormais partie de mon univers familier. Pour tout vous dire, depuis deux ans je souhaitais en avoir un dans mon jardin.
Idéal pour prévenir la propagation du Covid 19 ! Le système est écolo, tout est issu de récup. Il est pratique, peu glouton en eau, fiable. L’eau n’est pas perdue, elle arrose un p’tit coin de jardin. Le bidon étant quasi clos, il n’attire pas les moustiques.
Michel Caillaud, vice-président des Amis d’Arbollé, par ailleurs formidable bricoleur entre Géo Trouvetout et Mac Gyver, m’a fait le plaisir de confectionner le Tippy Tap de mes rêves, deux jours après le dé-confinement. Merci Michel !
Désormais les amis visiteurs passent par le lavage des mains, style Afrique, avant de rentrer chez moi. Pas besoin de toucher le bidon, il suffit d’appuyer sur la pédale, le bidon bascule alors en avant et l’eau coule par le petit trou. On se secoue les mains, et hop elle sèchent…
Il fonctionne à merveille et fait l’admiration de tous ceux qui passent. » Ah oui, astucieux, il fallait y penser » constatent-ils. Celui-ci est un prototype, un peu bas certes, mais il suffit de trouver des branches plus hautes voire de croiser des bambous pour qu’il soit à la hauteur d’un adulte.
En video, on voit que l’eau coule aisément !
L’idée du Tippy Tap commence à circuler. Elle a déjà fait des émules. Celui-ci est désormais installé dans la région de Cholet.
Il peut, par exemple, être installé dans un jardin privé, dans les jardins des écoles de l’ile de Ré, devant un commerce pour se substituer au gel hydraulique, voire à l’entrée des marchés, à l’entrée des plages ou celles des campings.
Et si nous prenions modèle sur nos amis Africains ?