Thalassa, ambiances de tournage

Il paraît que pendant la guerre 39-45 on a dénombré environ 200 bunkers, petits et grands, sur l’île de Ré. Ils ont été construits par l’armée allemande. Savez-vous que les endroits où  ils se situaient portaient un nom féminin ? L’île était alors divisée en secteurs défensifs, et chaque secteur portait un prénom allemand. J’ai appris cela lors du tournage  de l’émission Thalassa, consacrée à « La deuxième vie des forts, des fortins et des blockhaus du Pertuis charentais »De nos jours, plusieurs de ces édifices ont retrouvé une utilisation plus plaisante. Ils ont été réhabilités et ils sont habités par des familles.

Klara était le nom donné pour Saint-Clément des Baleines. Il y avait là, entre autres, une casemate pour canons située sur la plage de la Conche. Lola désignait les Portes-en-Ré. Un abri pour hommes de troupe, près de la chapelle de la Redoute, y avait été édifié. Ilse était le nom du secteur du Martray à Ars-en-Ré, où ne se trouvait qu’un seul blockhaus, celui du  Fort du Martray. 

L’équipe de Thalassa est partie à la rencontre des occupants actuels de trois lieux insolites. Nous les découvrirons sur nos téléviseurs d’ici la fin de l’année.

A Ars, deux batteries allemandes,  Karola et Kora, surveillaient la côte ouest du canton nord de l’île. Aujourd’hui, elles ne sont pas habitées et restent à l’état de souvenirs.  

En fin de tournage, samedi, les propriétaires  et leurs amis se sont retrouvés autour d’un verre, sur  la terrasse du Fort du Martray.  « Ce tournage a été une vraie rencontre entre des gens qui partagent des choses curieuses. Nous avons tous des profils différents » constataient, avec bonheur, Winston et France les hôtes de Lola. 

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Quatre jours durant, l’équipe de Thalassa, Véronique Veber grand reporter, Nicolas Vrignon caméraman et Albert Simon ingénieur du son, ont tourné dans ces lieux d’exception. Obtenir  les autorisations des propriétaires n’a pas été toujours chose aisée. « Véronique est arrivée par la plage. Elle a eu raison de hurler « Y a-t-il quelqu’un ? » racontent Joël et Leila les propriétaires de Klara, a priori plutôt méfiants car souvent importunés par les curieux. « Nous étions un peu inquiets au début du tournage car la télévision allait rentrer dans notre intimité… Mais Thalassa est une émission saine, qui a des valeurs et qui parle de la mer. Nous nous sommes laissés convaincre. Tout s’est formidablement passé ». Quand ils parlent de rejoindre leur blockhaus, ils disent aller à Block-Plage.

Winston Spriet a été tout de suite enthousiaste lorsque Véronique est venue le trouver. Cet architecte bruxellois est un spécialiste des musées. Un musée consacré à la paix fait d’ailleurs partie de ses projets professionnels. Il a transformé Lola en un espace confortable, « un bonheur pour un architecte de tirer parti d’un tel lieu », à l’abri du vent, dont il profite le plus souvent possible avec son épouse. 

Joan et Jean-Paul Bauer co-propriétaires avec Monique Bauer du Fort du Martray ne se lassent pas d’y séjourner régulièrement depuis 1971. De la terrasse, ancien toit du bunker, la vue est imprenable. D’un côté la mer, de l’autre le Fier d’Ars. En contrebas, leur habitation est entourée de hauts murs avec des douves autour. Cette redoute a été conçue par les  Français il y a trois siècles afin de repousser les Anglais, puis elle a été remaniée par les Allemands pour repousser les Anglais. Aujourd’hui c’est une famille franco-anglaise qui l’habite. Véronique Veber raconte comment elle a fait leur connaissance, en toute simplicité. : « J’habite à La Flotte depuis 35 ans. Je passais souvent devant le fort sans jamais m’arrêter. Là j’ai frappé à la porte, Monique était en train de préparer l’apéro. Ils m’ont dit oui tout de suite pour tourner chez eux ».

Jean-Luc Moser, spécialiste de Karola et KoraA ce groupe, s’est joint Jean-Luc Moser, un passionné de la période de la guerre 39-45, spécialiste de Karola et Kora. Il a joué le rôle de l’historien, « de bunker-archéologue » comme il le dit, en donnant des explications étayées sur des détails de ces blockhaus, et en répondant aux nombreuses questions que les uns et les autres se manquaient pas de se poser sur la vie à l’époque dans ces lieux. 

Veber, grand reporter à ThalassaVéronique est ravie du tournage, dont elle avait proposé le sujet à la rédaction de Thalassa. Habituée des reportages à l’autre bout du monde, c’était la première fois qu’elle oeuvrait sur l’île de Ré, à deux pas de chez elle. Les quatre jours ont été denses, l’ambiance studieuse mais conviviale. Il leur reste à tous de très bons souvenirs, de très bons moments de convivialité et d’amitiés nouvelles. A voir les sourires de mise samedi, ces dires paraissaient bien vrais. « La mayonnaise a bien pris ! » confiaient-ils tous.

Je ne vous en dit pas plus, nous pénétrerons dans ces forts, fortins et blockhaus rétais d’ici trois petits mois. Derrière les murs, se cachent d’étonnants aménagements. Encore un peu de patience…

Outre mes propres images, merci à Jean-Luc et Véronique pour leur contribution photographique au blog.

 

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