Le pont de l’île de Ré a été mis en service le 19 mai 1988. C’était il y a 30 ans.
A l’époque, son projet de construction a engendré de nombreux débats entre les pour et les contre. De mémorables foires d’empoigne. Le combat n’est plus d’actualité, aujourd’hui le pont est bien là !
Qui n’a pas un petit pincement au coeur, qui ne ressent pas une émotion en le traversant ? Que l’on soit résident permanent, résident secondaire, vacancier ou promeneur d’un jour, il ne laisse pas indifférent.
David Canard a écrit un livre qui devrait faire référence : “ 30 ans du pont de l’île de Ré ”.
Se plonger dans ce livre, c’est rentrer dans une compilation factuelle. Une biographie du pont, en quelque sorte.
Dès les premières pages les méandres administratifs, les déclarations des politiques, les conférences de presse, les dessins d’humoristes, les enjeux, les recours sont racontés. L’entreprise Bouygues a été choisie pour sa construction.
Que de passions et de déchirements !
Mécontent de constater que les travaux ont commencé, avant même la livraison du rapport qu’il avait préparé, le Commandant Cousteau déchire ses écrits, en direct à la télévision.
Les chapitres consacrés à la naissance et l’étude du projet et aux travaux expliquent les dessous techniques du pont.
Croquis à l’appui, l’envers du décor est décrit dans ses moindres détails. Ils démontrent la prouesse de la construction. La longueur du pont est précisément de 2926,50 mètres.
Afin de rassembler sa documentation, David Canard est allé s’immerger et fouiller dans les archives du Conseil départemental. Elles sont conservées à Saintes, comme le sont toutes les archives des ponts de Charente-Maritime.
David a interviewé Michel Virlogeux, ingénieur du pont. Et le directeur actuel, Jean-Gilles Marcelo, arrivé en tant que contractuel en mai 1988, qui connaît cet ouvrage comme sa poche.
De nombreuses anecdotes ont marqué l’histoire du pont.
L’auteur s’est penché sur les articles parus dans la presse locale depuis 1988 : manifestations, secours à la personne, mise en place des cartes d’abonnement, évolution tarifaire du péage. On apprend que le pont a même fait l’objet d’une demande de rançon. Et qu’un jour un cheval s’est échappé d’un camion de cirque qui traversait le pont.
L’inauguration officielle n’a pas eu lieu le jour même de l’ouverture au public, mais trois mois plus tard, le 29 août 1988. Maurice Faure, ministre de l’Equipement et du Logement, a présidé la grande fête qui a rassemblé plus d’un millier d’invités.
Dans les locaux du pont, David a retrouvé un morceau collector de bobine du ruban ! Il décrit le banquet et les festivités. Pour cela, il a fait appel à la mémoire des restaurateurs qui ont préparé les agapes. La description de ces petits moments est, pour le moins, savoureuse.
Bien évidemment, l’Ecotaxe fait l’objet d’un chapitre particulier. La singularité de ce péage est soulignée : “ Son produit est réinvesti dans des actions de gestion de l’environnement et dans le développement des transports en communs propres ”.
La découverte des entrailles du pont l’a émerveillé : “ J’ai l’impression de rentrer dans une fusée ou un vaisseau spatial, digne des meilleurs films de science fiction. On entend les voitures passer, quand le bruit est plus fort, c’est un camion. En découvrant cet immense meccano, on ne peut qu’être admiratif de l’ingéniosité des techniciens, l’anticipation de cette incroyable construction, son montage et sa pérennité ”.
Pour écrire son livre il lui a fallu bien sûr obtenir les autorisations des élus locaux afin d’accéder aux dossiers. Dominique Bussereau, président du conseil départemental signe la préface, et Lionel Quillet, président de la Communauté de Communes, la postface.
David reconnaît qu’entre ses recherches et l’écriture, trois années se sont écoulées : “ J’avais l’idée de faire quelque chose autour de l’anniversaire du pont. Un heureux hasard a été déclencheur. Un jour, chez un de mes clients, une série de photos du temps de sa construction sont tombées d’un tiroir. Et là tout s’est enchaîné. J’ai bassiné ma femme et mes enfants pendant de longs mois. Je pensais au pont tous les jours ! ”.
Le livre recèle de nombreuses photos, illustrations et informations très intéressantes. Ses 87 pages devraient pouvoir répondre à votre curiosité.
Où est-il en vente ? : “ Partout ! ” dit David. Dans les maisons de la presse, dans les libraires et dans la grande distribution. Devant le succès déjà rencontré, alors que le livre n’est sorti que depuis quinze jours, l’éditeur La Geste a décidé d’un nouveau tirage.
Il coûte 15 €.
Le 3 mai, David Canard a dédicacé son ouvrage au Radeau de la Méduse, bar-restaurant à Saint-Martin de Ré, animé par Sigrid Gloanec. Nombreux l’ont félicité pour l’exhaustivité du contenu.
Pour présenter la publication, il avait fait venir des personnes qui l’ont épaulé dans sa recherche de documents, et qui témoignent par ailleurs dans le livre. Unanimement ils ont déclaré que ce projet de ce livre les avait passionné et qu’il fait aujourd’hui leur fierté.
Ce jour-là, il avait demandé à André Diedrich “ collectionneur de cartes postales de l’île de Ré et partageur ”, il est contributeur d’images du livre, de projeter quelques photos des anciens bacs qui ont assuré la liaison Continent-Ile de Ré jusqu’à la mise en service du pont.
30 ans du pont de l’île de Ré est le 17ème livre que David Canard a écrit.