Depuis Noël il fait un temps affreux, chaque jour les médias en parlent. Vent de sud, sud-ouest, houle, forts coefficients de marées, tous les ingrédients sont réunis, la mer tape dur. Il faut se faire une raison, c’est l’hiver… Mais la tempête Xynthia est bien présente dans les esprits, nous sommes sur le qui-vive. Relativisons quand même, car pendant ce temps-là, les Bretons vivent des moments difficiles.
Les dunes rétaises ont pris cher ces quatre derniers jours. Vendredi 3 janvier, j’ai commencé à faire un tour des plages. J’ai pris un bon bol d’air. Le vent m’a donné le tournis, à moins que ce soit la vision de l’érosion implacable des dunes de l’île de Ré.
LA COUARDE-SUR-MER, le Peu Ragot et le Peu des Hommes. Ces deux plages sont normalement accessibles par le parking de La Pergola et par le parking de la SNSM. L’année dernière, en janvier, un arrêté de péril avait été signé, des travaux d’enrochement avait été entrepris au Peu des Hommes. Tout a bien tenu. Par contre, au Peu Ragot, c’est la désolation, l’enrochement n’avait pas été autorisé par l’Etat. Les géotextiles sont dépecés. Il paraît que depuis que j’ai pris ces photos la mer a de nouveau bien attaqué. Ce sont au moins 20 mètres de dunes qui ont reculé en quelques jours.
LES PORTES-EN-RE. Le village a beaucoup de plages. Partout le spectacle est le même : les ganivelles, ces haies de bois posées pour stabiliser la dune, ainsi que les poteaux de soutènement sont arrachés. La mer a tout embarqué.
Le Lizay. J’y suis allée deux fois, vendredi et hier matin dimanche 5 janvier. En trois jours, une sacrée différence, on ne peut plus du tout accéder à la plage. J’ai l’impression d’être devant un jeu de mikado géant.
Trousse Chemise, vendredi matin. La plage est remplie de débris de végétaux de toutes sortes. Dans l’arrière-dune fort, les arbustes morts, antérieurement déposés pour fixer le sable, sont heureusement bien restés en place.
Le Petit Bec. Alors là surprise, vendredi l’accès à la plage est impossible, à moins d’être un as de la glisse. Une falaise de deux mètres de haut s’ouvre devant moi. Je ne m’y risque pas, je demande à une jeune promeneuse de bien vouloir prendre la photo pour moi depuis le bas de la plage. Cette météo a l’air de plaire aux kite-surfeurs. Dimanche matin la falaise est encore plus haute et encore plus à-pic, l’accès à la plage est bien évidemment strictement interdit. La dune est toute fendillée.
Le Gros-Jonc, plage de l’école de voile. On voit bien la laisse de mer arrivée jusqu’au milieu des accès, cela veut donc dire que la mer est montée jusque là.
Le Petit Marchais. Les images parlent d’elles-mêmes. No comment…
Le Grand Marchais. L’écluse est bien en place. C’est vrai qu’à cet endroit, il y a une petit digue, mais bien solide.
La Saucière. Là pas de digue, pas d’enrochement. Spectacle bien affligeant. Comme vous pouvez le constater, dimanche matin il pleuvait….
La plage du Lauzin. Même topo, les ganivelles sont sur le sable. Et au pied de l’enrochement la mer a attaqué ferme.
SAINT-CLEMENT DES BALEINES. Pas mal non plus. La Conche est ravagée d’un bout à l’autre.
Plage Couny. Le chemin d’accès s’avère embourbé mais beau soleil. L’arrivée sur la plage est beaucoup moins sympathique.
Pas de Zanuck. Là, on a l’habitude, ça creuse. On a beau le savoir, on ne s’habitue cependant pas à voir cette dune entamée au fil des ans. Avant l’arrivée des estivants, en juin dernier, l’escalier avait été refait. Tout est à recommencer. Je ne m’aventure pas trop loin, l’escalier est jugé dangereux.
A La Pyramide, la descente à bateaux est depuis déjà le 20 décembre recouverte de grosses pierres et cailloux. Depuis ces cinq derniers jours la dune, le long du chemin qui mène au Phare des Baleines, n’est plus qu’un souvenir.Son accès est même interdit. Vendredi, les ganivelles pendent lamentablement. Samedi, plus de ganivelles elles ont été emportées par la mer, l’herbe du chemin est sur la plage. Dimanche, c’est encore pire, le coefficient de marée de la nuit, 104, plus le vent fort, ont parachevé l’oeuvre.
Sur la côte sud, à la digue, la jolie promenade refaite avant l’été dernier a beaucoup souffert. Il y a de la boue et des cailloux tout au long. Le merlon de fortune que la municipalité a édifié et les vestiges de la digue font néanmoins office de remparts.
A La Mardelle, les champs sont bien trempés. Là ce n’est pas la mer, c’est de l’eau de pluie. Avec tout ce qui est tombé, la route a dû être coupée.
Au Canot de sauvetage, un arrêté municipal interdit l’accès à pied sur la côte sauvage.
Au pied du Phare des Baleines, le pas qui descend vers l’écluse à poissons a lui aussi senti la mer passer. Un côté de la digue de protection a été arraché et emporté plutôt loin de sa base.
ARS-EN-RE. La plage de la Grange, devant les Frères de la Côte, est toute chamboulée. Le bar-restaurant a les pieds dans le sable. Il n’y a que les bernaches pour trouver cela à leur goût.
Au Pas de Radia, derrière le camping de la Combe à l’Eau, les anciens fours à chaux ne sont plus qu’un souvenir. Ça me fend le coeur de constater que ce patrimoine rétais soit par terre. Chaque hiver la mer a rongé inexorablement la dune. Il y a aussi plein de déchets partout. A Motronne l’épi a bien résisté et l’enrochement a joué son rôle.
LE BOIS-PLAGE.
Vent et pluie dimanche, mon appareil photo est tout mouillé et moi aussi. L’accès à la plage des Gollandières montre le passage des vagues. La dune est bien attaquée.
Au Gros Jonc, ce n’est guère mieux. Et en plus il y a une multitude de tout petits déchets bien déchiquetés. Il va falloir ramasser.
SAINTE-MARIE DE RE. L’entrée de plage a l’air d’une poubelle à ciel ouvert. Outre des morceaux de bois, la mer a rapporté moults plastiques, polystyrènes et déchets de toutes sortes, concentrés au même endroit. Il va y avoir un peu de ménage à faire pour enlever tout cela.
Cela fait quinze jours que la mer gronde. Elle est peut-être en colère. De jour comme de nuit, elle s’entend de loin, à marée basse comme à marée haute. C’est peut-être pour nous rappeler que nous habitons sur une île, en pleine mer, et que les coups de tabac l’hiver ça existe. Il y en a eu dans le temps, il y en a actuellement et il y en aura d’autres.
Pour terminer sur une note amusante, j’ai croisé un panneau de signalisation qui n’a pas de réelle importance en ce moment, à moins qu’il ne serve à alerter sur la météo !
Merci pour ces photos et tes commentaires. On ne peut que constater l’ampleur des dégâts. Malgré les travaux qui ont coûté fort chers la nature a toujours raison sur l’humain.
Je pense qu’il n’existe pas de réels remèdes pour contrer « les forces de la nature »
A conserver pour la postérité.
Bonjour Monique, je vois que tu as trouvé le chemin pour écrire des commentaires sur le blog, ce qui me réjouit. Merci pour ton gentil message. maryline