Avez-vous une idée de la taille de pêche réglementaire d’un homard ? 8,7 cm de céphalothorax. J’ai récemment appris que le céphalothorax était la partie qui démarre du cartilage dur, juste entre les deux yeux, pour se terminer à la fin de la tête. 8,7 cm de céphalothorax, c’est déjà une belle bête qui a quatre ou cinq ans.
Vous vous souvenez, le 23 juin, 3000 bébés homards ont été lâchés en mer sur le site de la réserve du cantonnement des Baleines. Cette action de réimplantation est la deuxième menée depuis l’année dernière, afin de tenter d’en repeupler l’estran de l’île de Ré. Ces bébés homards avaient trois mois lorsque les plongeurs sont allées les déposer entre et 10 à 13 mètres de profondeur.
Où se cachent ces homards ? Chacun à son propre trou, son territoire, qu’il défend âprement. Michel Saiveau, un des plongeurs de l’expédition de juin dernier, a eu la gentillesse de me confier le film qu’il a tourné sous l’eau. En voici quelques extraits qui montrent la vivacité de ces bêtes, pourtant encore petites, et leur habitat. Histoire de découvrir où se cachent les homards quand ils vivent encore loin de nos côtes, mais qu’on espère qu’ils vont essaimer plus près dans les futures années.
Les anciens Rétais racontent ce qu’ont été les pêches de homards juste après la guerre de 39-45. Pendant quatre ou cinq ans ils n’ont pas pu pêcher en raison d’injonctions de l’armée allemande lorsqu’ils se trouvaient, par hasard, sur l’estran… Mais pendant ces années de quasi jachère marine forcée, les stocks de homards se sont doute finalement reconstitués. Après la guerre se nourrir de homards était devenu pratique courante. Sous le Canot de Sauvetage de Saint-Cément des Baleines, dans les années 60, il y avait plein des casiers à homards empilés les uns sur les autres, montrant l’activité intense autour de ce crustacé.
Depuis un mois, à l’initiative de ses Ecogardes, la Communauté de Communes a lancé un programme de science participative afin d’évaluer les populations de homards de l’île de Ré. Il devrait permettre de mesurer, sur le long terme, l’impact et l’efficacité des campagnes de réintroduction. Les associations de plongeurs, de pêcheurs à pied, de plaisanciers ont été conviées à faire des retours d’observations lors de leurs sorties en mer. Le but étant de mener un inventaire, de recueillir des informations, en faisant appel au bénévolat. Trois plongeurs et un plaisancier ont déjà contribué à l’observation, qui peut d’ailleurs avoir été faite lors d’une pêche.
Trois fiches d’identification ont été mises au point, elles concernent la taille, la couleur dominante, l’habitat, le comportement d’activité du homard, le paysage sous-marin… Une fois la fiche remplie, il suffit de se connecter sur le site internet www.homard-cdciledere.fr pour saisir les données et déposer les photos le cas échéant.
Le homard a pratiquement disparu de nos côtes rétaises. Dans le cadre de la sensibilisation à l’environnement marin, symboliquement 2000 enfants ont déjà adopté un homard, dont ils ont reçu des nouvelles en début d’année.