Aujourd’hui 31 janvier, c’est le dernier jour pour souhaiter la bonne année !
Pour ceux qui n’ont pas assisté aux voeux de la Communauté de Communes, et pour ceux qui étaient présents jeudi 18 janvier, au Bois-Plage, à la cérémonie traditionnelle, je vous propose un résumé.
Les voeux communautaires attirent toujours un monde fou. Plus de 800 personnes, une salle pleine à craquer, autant dans la salle que sur les gradins. Voire même un peu plus de participants que l’année dernière.
Au-delà des discours et des annonces, c’est un moment particulier, en plein milieu de l’hiver. Il rassemble les acteurs de la vie publique et associative et ceux qui vivent là à l’année, attentifs à leur île et à son devenir.
Jean-Pierre Gaillard, Maire du Bois-Plage l’a d’ailleurs souligné en ouverture de la cérémonie : “ C’est un moment convivial et important de la vie locale, puisque c’est l’occasion d’évoquer les thèmes et les sujets en rapport avec notre attachant territoire que nous aimons et défendons tous ”.
Lionel Quillet, président de la Communauté de Communes, a l’habitude de faire des cadeaux-surprises. Histoire de faire passer, avec humour, quelques messages politiques. Cette année, les présents sont particulièrement réservés au nouveau Préfet, Fabrice Rigoulet-Roze. Nommé en juin 2017, il connaît les îles. Ces trois dernières années il était Préfet de la Martinique. Il sait donc aussi les caractères des îliens, qu’on dit généralement bien trempés.
Le 19 mai 2018, le pont aura 30 ans. Lionel Quillet, président de la Communauté de Communes, a rappelé son importance pour l’île de Ré. “ En 1988, il ne restait plus que 14 000 habitants permanents à l’année. Sans le pont nous ne serions peut-être aujourd’hui que 7 000 ou 8 000. L’île de Ré est la troisième île la plus peuplée de France après la Corse et l’île d’Oléron. L’exception insulaire est le débat de toutes les îles métropolitaines et celles d’Outre-mer. Comment faire reconnaître qu’une île c’est différent du reste ? De quels moyens disposons-nous, et comment fait-on pour y rester et y vivre ? ”.
Lionel Quillet a rendu hommage aux “ bonnes fées ” qui ont permis la création et la pérennité du pont : François Blaizot, Claude Belot et Dominique Bussereau. Il a aussi interpelé le public : “ Que voulons-nous faire de notre île ? ”
Dix souhaits de projets pour l’île de Ré ont été matérialisés par dix sphères, colorées et ludiques. Elles ont été confectionnés maison par les petites mains habiles d’Hélène Gaudin, guide-conférencière au service patrimoine de la CDC.
Voici en vidéo, la plaidoirie de Lionel Quillet : “ Monsieur le Préfet, j’ai besoin de vous ! ”.
1 – Logements à loyers modérés : “ En plus de ceux actuellement en construction, il nous manque trois projets : La Couarde, Les Portes et Saint-Clément. A terme, ils devraient permettre que 14 % de la population rétaise vive dans des logements à loyers modérés ” a plaidé le président de la CDC.
A Saint-Clément des Baleines, le lieu-dit où devrait s’ériger ces logements a pour nom Le Moulin Rouge. Il est en zone PPRL. Un dossier complexe depuis Xynthia, pour lequel le maire Gilles Duval se désespère.
Le Préfet est reparti avec une sphère.
2 – Equipement culturel : La Maline. Lionel Quillet a demandé au sous-préfet un peu de sous. En l’occurence la DETR (Dotation d’Equipement des Territoires Ruraux).
2ème sphère…
3 – Le Centre de transfert des déchets. Il est parti en fumée en octobre 2017. Les procédures administratives sont longues pour le reconstruire.
La 3ème sphère est destinée à Pierre-Emmanuel Portheret, Secrétaire Général de la Préfecture, qui gère le dossier. “ Dès que vous avez eu connaissance du problème, vous avez mis tous les moyens en oeuvre et je vous en remercie. Voici votre sphère, dans laquelle est intégré un centre de transfert et un Spiderman ! Pour que nous disposions d’un nouveau bâtiment en 2021, plutôt qu’en 2023 ou 2024 selon les délais obligatoires. Et en même temps, nous souhaitons fermer la déchèterie du Morinand du Bois-Plage, située dans un site protégé, et la déplacer pour que l’ensemble soit cohérent ”.
4 – Trois nouvelles casernes de pompiers sont dans les tuyaux. Les projets sont soumis à autorisation de l’Etat. Leur construction est financée par le Conseil départemental. A Ars, pour déplacer l’actuelle caserne en zone inondable, le choix du terrain doit être validé dans le cadre de la loi Littoral. A Sainte-Marie et à Saint-Martin, les bâtiment doivent être totalement rénovés.
864 artisans sont installés à l’île de Ré.
Trois villages ne disposent pas encore d’une zone artisanale : Sainte-Marie, Les portes et Saint-Clément “ le maire est toujours désespéré ! Ces zones sont essentielles pour la vie économique de chacun de ces villages ”.
6 – La voie Sud. “ Un projet long, lourd et difficile à monter, préparé avec le Département et le maire de Rivedoux. Il devra être validé par l’Etat. Il s’agit de transport en voie propre. Le bus et les vélos iront de Rivedoux à Sainte-Marie, avec une voie de circulation réservée à partir du pont. Ils ne seront plus dans les bouchons ”. 6ème sphère…
7 – 8 – 9 – Ah, trois sphères d’un coup pour les digues encore à édifier ! La Couarde, Montamer à Sainte-Marie et celle du Fier d’Ars-Les Portes-Saint-Clément.
“ Xynthia en 2010 nous a rappelé que nous étions une île, et nous a mis face à nos responsabilités. Les digues sont une oeuvre de sécurité. Nous avons fait un pari énorme, nous nous sommes battus, nous avons trouvé des solutions avec l’ensemble des élus de l’île. Je voulais remercier les Rétais, car je n’ai reçu aucune lettre qui contestait la défense des côtes ”.
“ Nous sommes la génération Xynthia, après la génération du pont. Nous laisserons à la suivante des protections en place. Cette génération fera un choix, selon le réchauffement climatique, de vivre ou ne pas vivre à l’île de Ré ”.
Pour étayer le propos, nous avons eu droit à l’affiche, originale, des travaux d’amélioration des digues de l’île de Ré. En 1856, le Préfet Brillant de la Charente-Inférieure les lançait.
10 – PPRL – Il est symbolisé par une 10ème sphère : L’Ecomusée du Marais Salant de Loix. “ Le bâtiment a brûlé pour partie il y a cinq ans. Il appartient au Conservatoire du Littoral. Depuis nous essayons de le reconstruire, pour qu’il ne soit pas une maison de Hobbit ! ”.
Les terres agricoles n’ont pas fait l’objet d’une sphère. Toutefois Lionel Quillet a précisé : “ L’agriculture est la colonne vertébrale de l’île. 1 750 hectares sont actuellement exploités. L’île de Ré a encore des réserves. Demain, dans le cadre du PLUI, nous proposerons l’ouverture de 400 hectares pour assurer le développement agricole, et ce, dans toutes les communes. Nous y travaillons depuis quatre ans ”.
Le préfet a pris la parole en tout dernier : “ Il ne se passe pas une semaine ou 15 jours, sans que le président Quillet ne me sollicite ou me téléphone, pour soit pour me parler d’un projet, soit, plus structurellement, nous solliciter pour se donner la capacité collective de travailler sur le long terme.
L’État souhaite accompagner les maires et les élus de Ré selon une méthode qui parie sur l’intelligence collective et la recherche de solutions de terrain qui émergent du territoire. Cette confiance que nous avons commencée à tisser au cours des derniers mois doit se renforcer à l’aune de trois axes : la visibilité sur le long terme, la concertation et le pragmatisme ”.
Il a abordé le futur PPRL : “ Fin octobre les enquêtes publiques ont abouti. Je sais que ces plans ne font pas l’unanimité. Mais nous sommes parvenus au bout de la procédure. L’approbation ce ces plans interviendra dans les prochaines semaines. Elle est une étape majeure pour la sécurité de nos concitoyens. Mais ce n’est qu’une étape, car les protections nouvelles, qui vont être construites dans le cadre des PAPI, impliqueront de les mettre en révision, conformément aux engagements qui ont été pris. Cette étape d’approbation des PPRL nécessaire est un préalable pour l’élaboration du PLUI. Les services de l’État, et en particulier la DDTM, seront pleinement mobilisés, à vos côtés, pour que nous puissions travailler dans une logique d’accompagnement, permettant de traiter les sujets en lisibilité et surtout en amont ”.
Le dialogue des élus Rétais avec les services de l’État semble avoir repris un cours moins tendu que celui que nous avons connu par le passé.
Le préfet a souligné : “ Une concertation apaisée et responsable doit pouvoir se développer en amont de tous les projets d’ampleur. Même si les appréciations peuvent diverger ici ou là, ou à certains moments. Ma volonté c’est que nous nous mettions en situation d’atteindre des compromis, à la fois exigeants et raisonnables, dans le cadre d’un dialogue soutenu parce que fluide et continu ”.
“ Troisième axe, le pragmatisme. Il y a des sujets sur lesquels je ne transigerai jamais : la sécurité des personnes, la première des responsabilités de l’Etat. Mais il y a aussi, en même temps, des besoins de développement et la volonté de porter des projets qu’il faut entendre. L’Etat examinera, au cas par cas, l’ensemble des projets collectifs et d’intérêt général qui lui sont soumis dans un esprit de responsabilité et d’ouverture. Avec la volonté farouche, vous pouvez compter sur moi, de trouver des solutions concrètes, dès que c’est possible, pour répondre rapidement aux besoins identifiés par les élus.
Mais si, pour des raisons de diverses natures, les projets ne peuvent émerger, vous pouvez compter sur moi pour vous le dire en transparence et rapidement, et que nous puissions ensemble travailler, le cas échéant, sur des propositions alternatives. La création de logements sociaux par exemple fait consensus, il est naturel que nous trouvions des solutions pour développer la mixité sociale. L’Etat se mobilise aussi pour accélérer le traitement des dossiers pour la reconstruction du centre de transfert. Et pour la reconstruction de l’Ecomusée, le directeur du Conservatoire du Littoral connaît mon impatience à ce sujet ”.
Il a conclu : “ Pour réussir tout cela, selon ces trois paradigmes, il y a un impératif, c’est que l’Etat continue d’être présent dans une exigence bienveillante. Votre sous-préfet d’arrondissement, Monsieur Portheret, poursuivra des visites sur le terrain, à vos côtés et à l’écoute des habitants. Parce que c’est ensemble qu’on peut construire des solutions intelligentes, conformes à l’intérêt général, et dans le respect de la loi et des règlements.
Je forme le voeu que l’année 2018, qui sera pour nous tous ici sur l’île de Ré une année de défis, soit placée sous le sceau de cette méthode, faite de visibilité, de concertation respectueuse mais exigeante, et de pragmatisme. A tous, je vous souhaite une excellente année 2018 ! ”
Le préfet est reparti avec les dix sphères, rangées dans sa nouvelle manoque de pêche à pied. Tout en relevant, avec humour, que certains sont “ un peu lourds, en terme d’enjeux ”. Il a signalé qu’il allait les partager avec ses services.
En vidéo, voici quelques points-clés de son discours :
En amont de ces interventions, plusieurs personnalités ont pris la parole :
Olivier Falorni, député de Charente-Maritime, a insisté sur “ les deux grands enjeux à affronter dans les années à venir pour notre planète. Ils concernent chacun et chacune : le réchauffement climatique et le terrorisme ”. Il a par ailleurs souligné le rôle majeur “ des héros du quotidien : les pompiers, les gendarmes, les policiers, les militaires… et les surveillants pénitentiaires ”.
Pour conclure son discours, il a cité Victor Hugo : “ Saluons la nouvelle année qui vieillit notre amitié sans vieillir notre coeur ! ”.
Corinne Imbert, sénatrice. Elle est aussi conseillère départementale. La loi sur le non-cumul des mandats l’a conduite, il y a quelques mois, à démissionner de son poste de 1ère vice-présidente du conseil départemental. Lionel Quillet lui a succédé : “ Merci pour tout ce tu fais pour notre beau département de Charente-Maritime ! ”.
Elle a salué le rôle des élus (maires, adjoints, conseillers municipaux) dont “ la vie n’est pas forcément un long fleuve tranquille. Les départements, comme les communes, sont les deux piliers de notre démocratie. Contrairement à ce qu’on peut vous raconter, c’est une chance d’avoir plus de 35 000 communes en France, c’est une chance d’avoir autant d’élus, qui pour une grande partie sont bénévoles, qui sont là pour servir. Le mot servir est peut-être un des plus jolis mots de la langue française ”.
Dominique Bussereau, président du Conseil départemental et président de l’Assemblée départementale de France (ADF) a, en préambule témoigné de sa confiance en Lionel Quillet : “ Je suis ravi de travailler avec toi. Merci de l’important travail que tu accomplis, merci d’y consacrer ton temps. Tu étais déjà un excellent président de la commission des finances et tu gères aussi les problèmes environnementaux, tu as maintenant de nouvelles responsabilités ”.
Il a abordé points majeurs : “ Nos 104 départements sont le lieu de la solidarité territoriale et de la solidarité sociale. Nous travaillons sur des sujets très compliqués. Un nous préoccupe actuellement, celui des mineurs étrangers isolés. Nous devons les accueillir au nom de la générosité nationale, nous essayons de leur trouver des solutions de conditions d’accueil. Le problème de l’immigration n’est pas simple, de futurs débats se profilent. Ça, c’est la Charente-Maritime qui souffre, comme tous les départements de France devant les difficultés sociales du quotidien.
Il y a aussi la Charente-Maritime qui gagne ! Avant fin 2022, la fibre optique sera installée dans tous les foyers, les entreprises et les services publics de Charente-Maritime, avec un très haut débit de 100. Le projet a été voté à l’unanimité par l’assemblée départementale. Nous serons un des dix premiers départements français à être ainsi équipé.
Nous allons continuer à défendre nos côtes. Une loi a été adoptée, par l’Assemblée nationale et par le Sénat, pour permettre de continuer à aider les collectivités à bâtir des systèmes de défense contre la mer. Dans l’ensemble de notre département, les dispositifs que nous avons déjà mis en place font leur preuve, même si nous n’avons pas eu encore de très grosses tempêtes à affronter.
Dominique Bussereau a annoncé avoir confié à Lionel Quillet une nouvelle mission, qu’il dit complexe : simplifier le passage du pont de l’île de Ré. En vidéo, voici ce que le président du conseil départemental envisage à ce sujet. Sa demande de réponse est souhaitée rapide :
Une autre annonce a été faite par Lionel Quillet : la mise en place d’une navette maritime entre Saint-Martin de Ré et le continent. Cette bonne nouvelle a été très applaudie. Cet été un gros bateau, pourra accueillir une centaine de personnes et 30 vélos. Il devrait assurer 2 à 3 liaisons aller/retour par jour.
Vivement l’été ! Et encore très belle année à tous.