La mésange est un prédateur de la chenille processionnaire. Elle raffole de cette bestiole. L’oiseau n’a même pas peur des poils urticants, il y est insensible.
C’est généralement fin août que les premiers cocons de chenilles processionnaires apparaissent dans les pins. Non seulement les chenilles affaiblissent les arbres, mais leurs soies peuvent provoquer des allergies chez les humains et les animaux.
A l’île de Ré, les épandages destinés à lutter contre les chenilles processionnaires n’ont plus cours. « L’année dernière nous avons observé une recrudescence des nids » remarque Anaïs Barbarin, directrice-adjointe de l’Environnement à la Communauté de Communes.
Il existe un moyen écolo pour donner un coup de pouce à leur non prolifération : installer un nichoir à mésanges dans son jardin.
L’automne est le bon moment pour le mettre en place. Durant l’hiver les oiseaux vont pouvoir y faire leur nid et couver. Les premières nichées de mésanges ont lieu au printemps suivant. Les familles mésanges pourront alors se régaler des chenilles, qui, de leur côté, commencent leur procession de descente des pins. Une bonne concomitance…
Je viens de poser un nichoir dans mon jardin, afin d’aider les mésanges à prospérer en toute quiétude. En espérant que ces oiseaux le repèrent dans les mois qui viennent ! Et qu’elles fassent un joli nid dedans, rempli d’oeufs.
Ce n’est pas gagné, car il convient de suivre quelques recommandations. Cela marchera-il ? En tout cas, on peut toujours essayer.
Pour un bricoleur, fabriquer un nichoir à mésanges semble facile. Cependant le service Environnement durable de la Communauté de Communes peut vous en fournir un. Il ressemble à une boîte aux lettres. Et il est gratuit.
Il suffit d’aller sur le site internet de la CDC. Cliquer sur l’onglet « Formulaires ».
En octobre, le nichoir à mésanges sera mis à votre disposition à la mairie de votre village rétais.
Le dossier est suivi par les Ecogardes. Ils peuvent vous accompagner en vous donnant quelques tuyaux, pour une installation optimale.
La dimension du trou d’envol est adaptée à la taille d’une mésange.
Sur les côtés du nichoir, des trous de fixation ont été prévus pour intégrer du fil de fer ou de la ficelle épaisse.
Le nichoir est à installer là où les chats ne peuvent pas accéder, car ils peuvent titiller les bébés mésanges si on les place sous leur museau.
Il doit être de préférence penché vers l’avant pour éviter les intempéries. Le trou doit être exposé à l’opposé des vents dominants, donc plutôt coté Est.
Quid de la chenille processionnaire ?
Elle est la larve d’un papillon de nuit.
A partir de mi-juin, la femelle papillon choisit un arbre favorable et vient pondre, entre 70 et 300 oeufs sur les aiguilles du pin.
45 jours plus tard, les chenilles éclosent. Elles se nourrissent des aiguilles du résineux.
En automne elles construisent leur abri, le cocon, sur une branche. Elles y passent l’hiver. Elles sortent la nuit pour entretenir leur nid et se nourrir.
Au printemps la colonie, conduite par une femelle, quitte l’abri et se dirige vers le sol. Elles peuvent être une centaine, accrochées les unes aux autres, en longue file indienne. Et c’est là que nos amies mésanges interviennent. Sortant juste du nid, elles sont en pleine forme et elles ont faim !
« Depuis quelques années nous assistons à des processions à n’importe quel moment, mais c’est aussi un constat fait à l’échelon national. Une étude est d’ailleurs en cours » souligne Anaïs Barbarin.
Si les chenilles ne tombent pas sous le bec des oiseaux, au bout de plusieurs jours, elles s’arrêtent dans un endroit ensoleillé et s’enfouissent dans le sol. Elles peuvent rester à l’état de chrysalides jusqu’à trois années. Au bout de quelques mois, chaque chrysalide se métamorphose en papillon, toujours sous la terre. Lorsqu’un soir d’été, les papillons sortent de terre, le cycle recommence…
Merci qui ? merci les mésanges !
Et merci aussi à Jean-Baptiste Dumont, photographe animalier, qui a gentiment prêté ses photos pour le blog. Il précise également le nom des mésanges de nos jardins.
La mésange bleue : bleue et jaune.
La mésange charbonnière : jaune et noire avec cravate noire.
La mésange nonnette : noire et grise.
La CDC met aussi à disposition un autre éco-piège pour les chenilles processionnaires. A ce propos, j’ai écrit un article en 2014. Ce piège est toujours d’actualité. Il est plus compliqué à installer qu’un nichoir, mais très efficace. Il suffit de le commander à partir du même formulaire que celui pour les nichoirs.
Rendez-vous au printemps prochain pour faire le point de nos diverses expériences.