Digue du Boutillon, ultime tronçon

En passant sur la route départementale, il est aisé de constater que les travaux de reconstruction de la digue du Boutillon touchent bientôt à leur fin. Au fil des jours, le dernier tronçon s’érige.

Corps de digue - Boutillon - 10 mai 2016
Mardi 10 mai 2016.

Le chantier de la digue du Boutillon est en permanence humide. Il est soumis aux assauts des vagues qui déferlent les jours de vent. Et même, par petits coefficients de marée, il arrive que la mer tape comme une furie contre les palplanches de protection du chantier. L’eau s’infiltre aussi en dessous, par l’estran. La vase boueuse colle assurément aux bottes !  En permanence une pompe est pourtant activée, elle élimine l’eau à raison de 1 m3 à la seconde. Et lorsque les importants embruns passent par dessus les palplanches, huit mètres c’est pourtant haut, il n’y a pas grand chose à faire. Sauf à attendre que la mer se calme vraiment. Puis pomper, encore et encore..

La météo des deux derniers mois a alterné vent, pluie, soleil radieux, avis de tempête, accalmie. Pour ceux qui bossent sur les chantiers de bord de mer, il faut incontestablement un sacré moral, et une bonne condition physique…

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LE MUSOIR

Dans mon post du 15 mars, je vous avais expliqué ce qu’allait être le bout extrême de la digue. Le musoir est de forme arrondie et un peu en pente.  

Le 24 mars est une étape importante pour cette partie du chantier : c’est le jour du bétonnage. L’équipe de La Verchéenne a spécialement conçu et fabriqué une règle verticale pour tirer le béton. Cet outil ressemble à un énorme compas, équipé de marches d’escalier. Il est déplacé au fur et à mesure que le béton est coulé et lissé à la main. La couche de béton est épaisse : 60 cm sur le dessus du musoir. La densité du béton étant validée, il n’y a pas de temps à perdre. Ce jour-là, les conditions météo sont bonnes.

Travailler dans la pente, n’est pas évident, c’est un moment sportif qui demande de l’équilibre ! Dès les lissages effectués, il faut désactiver le béton. Ce qui permettra ensuite de faire ressortir les petits cailloux beiges de couverture du musoir. 

Jusqu’à la veille, le ferraillage s’est poursuivi : des grilles ont été rajoutées, solidarisées les unes aux autres par des ligatures. Avec toutes ces épaisseurs, le musoir devrait être costaud.

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Découvrir le musoir terminé, poser les pieds dessus, marcher sur sa surface caillouteuse, c’est se dire que l’ouvrage est impeccable… et rassurant.

Toutefois, le musoir n’est pas tout. En parallèle, les phase de travaux du corps de la digue se succèdent.

LE CORPS DE DIGUE.

23 mars et 24 mars. Ferraillage, béton, ferraillage, béton… Un travail long, patient, méthodique. 

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29 mars. Aujourd’hui la mer a envahi le chantier. De quoi être quelque peu décontenancé lorsqu’on constate les deux mètres d’eau. Une demie journée est nécessaire pour l’évacuer. Néanmoins, la construction du retour de vagues se poursuit sur le haut de la digue.

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5 avril. Il ne rester plus que trois plots de béton à couler sur le corps de la digue proprement dite. Le retour de vagues est terminé pour sa partie avant le pas d’accès.

Les semaines suivantes, les 8 et 12 avril, côté route comme côté mer, l’avancement des travaux est bien visible.

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19 avril. Le dernier morceau de corps de digue est bétonné. Le ciel est bleu marine. Tout se passe bien, et plutôt rapidement. Ces gestes ont maintes et maintes fois été exécutés lors des précédents bétonnages des tronçons de la digue. Le béton est envoyé depuis les camions-toupies. Dans l’épaisseur, entre les ferrailles, la hauteur de béton est d’au moins 40 cm.

Le saut de vagues, du côté gauche du pas d’accès commence à voir le jour. Les coffrages sont en place pour une injection prochaine de béton.

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26 et 28 avril. Le travail de construction du dernier tronçon du retour de vagues suit son cours : ferraillage, béton, ferraillage, béton…

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Ce chantier est régulièrement visité et commenté. Il est le premier de la longue série de reconstructions des digues de la Charente-Maritime, décidée après Xynthia dans le cadre des PAPI (Programme Actions et de Prévention des Inondations).

Le 28 avril, des membres de l’association France Digues, venus de tous les coins de France, sont sur le terrain dans le cadre d’une formation. Ils sont accueillis par Lionel Quillet, président de la CDC et responsable de la Mission Littoral au Conseil départemental. L’association a été créée il y a trois ans, elle vise à structurer la profession de gestionnaire de digues. C’est dire combien le sujet est important pour nous, Rétais, mais aussi pour la France entière. D’autant qu’à terme, la loi Gemapi devrait transférer la responsabilité des digues au futur gestionnaire de la digue.

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10 mai. Le chemin piétonnier, entre le retour de vagues et le voile arrière est en voie de finition. Il reste bien sûr à rehausser la partie intérieure, comme cela a été fait sur les autres tronçons.

On sent que le chantier a franchi une nouvelle étape. Les coffrages n’ont plus d’utilité. Ils sont passés au Kärcher, avant d’être enlevés du site.

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LE PAS D’ACCES

La reconstruction de la digue, concerne aussi le pas d’accès du Boutillon. Depuis quelques mois, le parking a été condamné. Fin juin, nous pourrons de nouveau accéder à la mer par ce passage.  L’accès est en édification. Le pas lui-même présente une pente douce, agréable, facile et pas fatigante pour les jambes quand il s’agit de descendre vers l’estran ou d’en remonter.

Les photos prises ce dernier mois et demi, montrent l’évolution de sa réalisation.

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ET DU COTE DES PLANTATIONS, QUE SE PASSE-T-IL ?

Le muret, sorte de trottoir, est terminé. C’est sur lui que s’appuieront 30 cm de terre, tout au long du corps de la digue : 12 000 m2 de matelas végétal. Le choix des plantations a été soumis au  ministère de l’Environnement. Cinq espèces ont été retenues, 15 000 plants sont actuellement en culture. Ils seront mis en terre au cours de l’automne 2016.

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LE CANIVEAU D’EVACUATION DES EAUX RESIDUELLES

Le caniveau, le bassin de rétention d’eau éventuelle + la future vanne, sont en pleine édification. Le mur semble haut pour le moment. Cependant, lorsque le parking sera de nouveau opérationnel, la partie haute de ce caniveau fera office de garde-corps, à hauteur d’homme.

LA POSE DE PIERRES

L’empierrement de ce dernier tronçon a débuté côté mer. Les pierres sont solidement scellées, une à une, à la main, avec du ciment marin.

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Après toutes ces photos, voici en vidéo un résumé du chantier, du 23 mars au 10 mai 2016.

Ils sont une quinzaine de l’entreprise La Verchéenne à travailler en permanence sur ce chantier. Un grand merci à tous de nous construire cette digue !

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A la demande de La Verchéenne, un film institutionnel sur la digue du Boutillon a été tourné avec un drone, il y a deux mois. En cliquant sur ce lien, vous pouvez le découvrir. Vu du haut, c’est une autre façon de découvrir ce chantier.

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