La dernière fois que je vous ai parlé de la reconstruction de la digue du Boutillon, c’était début avril. Le chantier en était à l’installation des hautes palplanches de métal qui servent à la protection des travaux du troisième tronçon. Elles sont enlevées lorsque les tronçons de digue sont terminés, puis déplacées pour faire la suite du chantier.
Un peu moins de deux années après le tout début de la reconstruction de la nouvelle digue, le troisième tiers a donc débuté en avril. Durant ce dernier mois, le chantier a été dédié aux cailloux et à la réfection de l’épi, côté Martray.
7 avril, les palplanches sont définitivement posées L’intérieur même du chantier de la digue peut donc démarrer. La météo est clémente, le ciel est bleu marine.
14 avril. Au coeur du chantier de la digue le nombre d’engins en action est impressionnant. Une grosse pelleteuse dévore ce qui restait encore de la vieille digue, les dents de la pelle sont impitoyables. Le sol vibre sous mes pieds.
Un camion fait des allers et retours, il récupère les gravas pour les emporter direction les concasseurs de pierres. Les machines tournent sans arrêt, de temps en temps un technicien procède à des vérifications. Les cailloux sont triés : les petits d’un côté, les gros d’un autre, quelques grosses pierres sont rejetées, et puis encore sur un autre côté, de la terre meuble. Tous les vieux matériaux sont récupérés et recyclés pour la suite. Ces machines me font penser à des robots, mais ce sont de gros joujoux bien réels.
Au centre du chantier, de nouveau la pompe est installée. Elle sera bien utile pour évacuer l’eau, quand les cieux se déchaîneront et lorsque la mer passera immanquablement par dessus les palplanches et qu’une pluie aura bien détrempé le chantier. Depuis deux ans j’ai vu la pompe fonctionner nuit et jour. Nous sommes en avril, ne te découvre pas d’un fil. L’île de Ré n’est pas à l’abri d’une mer forte et d’un bon déluge.
Une semaine plus tard, 21 avril. Vus depuis le bord de la route, des cailloux, des cailloux et encore des cailloux !
28 avril, une semaine encore plus tard. Toujours des cailloux. Cependant, le troisième tronçon de la digue se profile.
Un camion apporte de la terre meuble, aussitôt saisie par les mâchoires de la pelleteuse. Pendant ce temps-là un petit coup de propre est donné à plusieurs concasseurs, avant qu’ils ne soient évacués du chantier, leur mission est accomplie et terminée. Le sol vibre toujours sous mes pieds. Surtout lorsque la terre, utilisée pour la base à la nouvelle digue, est tassée. La digue est reconstruite, au point GPS près, sur la même emprise que la précédente.
2 et 4 mai. La météo s’est gâtée, les coefficients de marée augmentent, c’est la pleine lune, le vent s’est levé, il pleut et il fait un temps de chien. La mer tape contre les palplanches et bien évidemment passe allégrement par dessus. Sur le pas du Boutillon la présence d’algues fraîches indique que la houle n’a pas été tendre. Maintenant que le pied en terre de la digue est édifié, des rouleaux de géotextile sont apportés pour la suite des événements.
En images, voici un résumé de ce dernier mois :
En parallèle, les travaux de réfection de l’épi avancent vite. Depuis l’accès au chantier, au pas du Boutillon, il faut marcher un bon bout de temps avant d’atteindre l’extrémité opposée, là où se situe l’épi.
C’est l’occasion de porter les yeux vers l’horizon. Par temps découvert, en ce jour du 14 avril, quel bon moment. La mer se laisse admirer. Elle est verte et douce, c’est vrai qu’elle est bien belle ! L’épi est recouvert de grillages, l’équipe de La Verchéenne les ajuste et les tord. Un travail manuel de fourmis en amont, qui va permettre ensuite de couler le béton.
28 avril. Le béton de protection a été coulé. Les finitions sont faites à la main, l’équipe est groupée.
Voici une courte vidéo pour découvrir, de près, le travail incroyable que tout cela représente.
Depuis la digue du Boutillon, Chassiron se dévoile par beau temps. Occasion d’adresser un amical coucou aux amis et copains habitants de l’île d’Oléron.
Rendez-vous le mois prochain. Tous ces cailloux d’avril, de différentes tailles, vont sans aucun doute trouver leur destination et leurs rôles.