Quand le vent souffle à l’île de Ré, ce n’est pas rien. De quoi se rappeler que l’île est en pleine mer, exposée aux vents d’ouest. Hier, nous avons été particulièrement gâtés !
Météo France a prévenu : l’ensemble du littoral atlantique est en vigilance orange, pour la journée du lundi 11 janvier de 6 h jusqu’au mardi 12 janvier 6h. Nous avons reçu de nos mairies des alertes : « Risques de vagues, interdit de se promener sur les levées et les digues à partir de lundi 15 h jusqu’à mardi 8h. Restez à l’écoute de l’évolution météo et de votre portable. N’hésitez pas à prévenir si quelque chose d’anormal ». Bref, nous savions à quoi nous en tenir…
Depuis Xynthia, nous sommes aux aguets, et encore plus lorsque gros coefficients de marée (95 lundi à 17 h) et vent se conjuguent.
A 5 heures l’orage gronde, il est accompagné d’un vent violent, et suivi de grêle. A 8 heures, l’observation des bourrasques par Météo Ciel relève à la Pointe des Baleines : 118 km/ h. Ça promet…
Toute la journée, le vent reste constant : A 10 heures : 107 km/h – A 13 heures : 100 km/h – A 14 heures : 100 km/h – A 17 heures : 113 km/h.
Température douce, pluie, éclaircies, soleil vif, ont été le lot du jour.
Voici quelques vidéos souvenirs d’une journée particulière. Bien évidemment, le vent s’engouffre dans mon appareil photo/caméra. Il me fait tanguer, les images tremblent un peu…
Vers 17 heures, à la pleine marée, au Pas de la Digue, à Saint-Clément des Baleines, il m’est impossible de filmer tant les bourrasques sont fortes. Les paquets de mer passent allègrement par dessus cette partie de la digue, qui sera prochainement reconstruite. Aux Doreaux même, en plein Ouest, tenir debout tient de la gageure, au risque de s’envoler vers l’Amérique, elle est bien loin mais presque en face.
Au Boutillon, le spectacle est incroyable. Heureusement que les palplanches de protection du chantier sont solidement ancrées. En tapant sur leur surface plane et haute, la mer s’en donne à coeur joie. On dirait un feu d’artifice d’eau !
Voici quelques images fixes. Toute la journée, la mer a changé de couleurs. Dans l’après-midi, elle n’est qu’une gigantesque écume blanche. Magnifique !
Ce qui est rassurant de savoir, c’est que plusieurs équipes étaient d’astreinte afin d’assurer la sécurité de tous. Les services de la Préfecture déclenchent les alertes. Sous l’autorité de Francis Gousseau, directeur des services techniques de la Communauté de Communes, Hervé Rault et Denis Fradin du service Mer et Littoral, patrouillent selon un planning pré-établi. « Ils font des contrôles réguliers, au moment du plus fort coefficient de marée, à 5 heures et à 17 heures, sur cinq six sites prioritaires, selon la direction des vents » souligne Lionel Quillet, président de la CDC, lui-même présent sur le terrain accompagné de Francis Gousseau pour suivre la tournure des événements. « Le Département est également en astreinte. Une liste d’entreprises est prête à intervenir, hommes et engins sont positionnés pour le cas où ».
Les équipes de Ré-TP et de l’AEMA (Association des Etangs et Marais de l’île de Ré) sont également d’astreinte, s’il faut intervenir avec des engins. De leur côté, Les Ecogardes de la CDC surveillent l’estran. A plusieurs reprises, je croise les pompiers et les gendarmes de l’île faisant des rondes et rappelant aux imprudents les consignes strictes de sécurité.
Des bigs bags, remplis de sable, sont positionnés de façon à atténuer une éventuelle submersion, aux endroits les plus vulnérables, comme le sont les pas d’accès à la mer.
Hier après-midi, le maire de saint-Clément se disait soucieux du remplissage important, observé dans le bassin de déversement des eaux, qu’il a fait creuser au Pas du Noulleau, en attendant la nouvelle digue, afin de préserver les champs cultivés et les habitations proches.
En dépit des intempéries, les entreprises en charge des chantiers de reconstruction des digues, continuent leur boulot toute la journée, au Boutillon, aux Doreaux, à La Flotte. Les pompes sont en action pour évacuer les eaux de mer et du ciel au fur et à mesure de leur entrée.
Ouf, il n’y a pour le moment pas de gros dégâts constatés. Quelques branches d’arbres cassées, des panneaux par terre, un réverbère coupé en deux, quelques ganivelles arrachées… Dans quelques jours, lorsque les coefficients de marée redescendront, nous verrons de près si la mer a léché les pieds des dunes et des digues, ou si elle les a attaqués vigoureusement.
C’est la première alerte météo de l’année. L’île de Ré en a vu d’autres, et des bien pires. En tout cas, ce coup de vent a été tonique. L’air pur, ça vivifie !